Autre retour sur une époque chaleureuse : le 21 juin !
Parmi les activités qui occupèrent notre temps libre tout récemment acquis, il y a naturellement la Fête de la Musique : l’année entière avait tout juste suffi à nous y préparer, que ce soit psychologiquement (« A Paris, tu te rends compte : il y a aura des flots de gens dans les rues, un bruit formidable, des orchestres tous les dix pas… » « Et peut-être même qu’on verra Olivia Ruiz ! »), fantasmatiquement (« A Paris, tu te rends compte : on doit croiser toutes sortes de groupes, comme ça à chaque coin de rue, gratuitement et dans la bonne humeur d’un soleil radieux… » « Et peut-être même qu’on verra Olivia Ruiz ! »), ou très concrètement (« A Paris, tu te rends compte : il faudra marcher élégamment, prendre l’air détaché mais pas trop, mettre de jolies robes… » « Et peut-être qu’alors, Olivia Ruiz nous verra ! »). Pourtant, parmi les aventures plus ou moins heureuses qui advinrent cette semaine-là, le 21 juin arriva sans prévenir, du jour au lendemain, un peu comme un orage d’été (et il faut avouer qu’il y avait de ça).
De retour au garage, la transformation s’opère magiquement (reste certain de la poussière enchantée de la Maison) et après une nécessaire agitation (qui donne les joues roses) et quelques échanges, nous voici fin prêtes pour aborder Paris et… Olivia Ruiz !
Arrivées rue de Rivoli, les rumeurs de la fête nous parvenaient déjà, sous forme de notes perdues ou d’attroupements aperçus de loin en loin. L’Hôtel Sully devait se trouver sur notre chemin, que nous continuions donc gaiement, avec la certitude de trouver, au bout, Olivia Ruiz assise parmi ses musiciens et chaleureusement entourée de fans heureux de la voir si près d’eux, avec toute la simplicité bon enfant, « dans l’esprit même de la Fête de la Musique ». C’était compter sans les coutumes étranges des Parisiens, qui semblaient s'être tous donné rendez-vous ce soir-là en rang d'oignons sur le trottoir, à attendre bêtement qu'on les laisse entrer au compte-goutte dans l'enceinte de... l'Hôtel Sully. Nous n'eûmes donc que la satisfaction de constater que ceux qui attendaient depuis 16h30 déjà se voyaient refuser l'accès au même titre que nous, qui venions d'arriver.
Mais si le Parisien, peu au fait de ses propres incohérences, se laissait volontiers déconfire face à son propre échec, les Provinciales ont préféré s'évader par les rues de la Vieille Ville, et se concocter leur propre Fête de la Musique, au gré des petits groupes que croisaient dans les rues ces deux vraies Dames de Paris...